Bonjour,
La semaine dernière, le quotidien “Le Soleil” nous offrait une très belle série d’articles (État de choc écologique au lac Saint-Charles + « Il ne va pas bien, le lac » Saint-Charles + Lac Saint-Charles: la Ville de Québec cache un rapport + Des fosses septiques problématiques à Stoneham-et-Tewkesbury + Acheter des terrains pour sauver le lac Saint-Charles) prouvant hors de tout doute et à la face du monde que les causes réelles de l’état lamentable de la dégradation de l’eau du lac Saint-Charles n’était pas due aux méchants riverains comme on a toujours voulu le faire croire, mais bien aux pratiques polluantes des municipalités situées dans son bassin versant et même au Gouvernement du Québec (prolongement de l’autoroute 73).
Je tiens à mentionner que si nous avons eu droit à cette mise au point si chère aux riverains, c’est grâce au travail acharné du vice-président, trésorier et porte-parole de l’Association des Riverains du Lac Saint-Charles, Peter Marcoux.
Peter, Merci et bravo, tu as toute ma reconnaissance.
Nicole Gauvin
Membre de l’ARLSC
Bon travail Peter !
L’eau à Québec Le maire cigale
Le Devoir, 18 juillet 2015 |Antoine Robitaille |
Un mythe tenace veut que le maire de Québec Régis Labeaume soit un politicien efficace, ayant la capacité de passer rapidement de la volonté à l’action, du projet à la réalisation. Pour ce qui est de la gestion des ordures et de l’eau, on peut en douter.
Plusieurs caricaturistes dépeignent souvent Régis Labeaume comme un néo-Napoléon efficace, prompt à réagir et à obtenir des résultats. Il est très rarement l’objet de dessins désapprobateurs ou critiques, et ses moindres gestes ou décisions se trouvent la plupart du temps, de manière subtile, magnifiés par les illustrateurs. Cela révèle un succès de communication et même de propagande, car la réalité est infiniment plus nuancée, surtout après huit ans de pouvoir.
Celui qu’on désignait dès 2008 comme un « super-maire » a trébuché cet hiver sur un dossier à la fois élémentaire et fondamental dans toute gouverne municipale : la cueillette des ordures. La Ville a adopté et appliqué un nouveau plan de cueillette devant faire réaliser des économies. Celui-ci a soulevé un tollé dans plusieurs quartiers. M. Labeaume a d’abord, comme souvent, accusé les fonctionnaires d’avoir mal fait leur travail ; puis a rétropédalé pour finalement rétablir les méthodes antérieures. L’affaire a fait grand bruit, a enragé des citoyens. Mais elle a rapidement cédé la place, dans le débat public, à des dossiers qui semblent toujours prioritaires à Québec : les Nordiques reviendront-ils ? Qui chantera à l’ouverture du Centre Vidéotron ? Quel « gros nom » chantera sur les Plaines cet été ? etc.
Le maire favorise souvent — de manière intentionnelle ou non — cette diversion par le divertissement, par le festif. Il est devenu à plusieurs égards un maire « cigale ». Depuis sa deuxième élection, il a tout misé sur le retour du hockey professionnel à Québec et la construction d’un amphithéâtre. Celui-ci, en l’absence d’une équipe professionnelle de hockey, risque d’être extrêmement coûteux pour la Ville. Le maire est donc préoccupé au plus haut point par cette affaire. Il tient à gagner son pari et à faire mentir ceux qui prévoient que ce centre sera un trou noir financier ; il multiplie les idées pour animer le pourtour de l’édifice (déménagement du marché public, par exemple) ; pousse dans le dos du gestionnaire, Québecor ; multiplie les sorties sur ces sujets, qui prennent alors (puisque le maire en parle constamment) des allures obsessionnelles dans la capitale.
D’autres dossiers, à la fois élémentaires et fondamentaux dans toute gouverne municipale, en pâtissent. La gestion de l’eau en est un bon exemple. Au début de juillet, les trois élus de l’opposition ont demandé à ce qu’une étude — qu’on dit préoccupante — concernant une des principales sources d’eau des habitants de la capitale, le lac Saint-Charles, soit publiée. Le maire a refusé sèchement et s’est fendu d’une réplique assassine, accusant le chef de l’opposition de « jouer au Bonhomme Sept Heures ». « On est à la limite de l’irresponsabilité », a-t-il pesté.
Pourtant, depuis qu’il est arrivé en poste en décembre 2007, M. Labeaume n’a cessé d’alerter le public au sujet de la dégradation du lac Saint-Charles, entre autres. Jouait-il au Bonhomme Sept Heures alors ? En 2010, il se disait extrêmement inquiet, avait fait de l’eau sa priorité. Attaquait les maires des municipalités au nord de Québec, friands de développement immobilier, il lançait : « On n’échangera pas des taxes contre de la crotte qui va descendre dans notre prise d’eau ! »
À l’époque (en 2010) une étude (une autre) concluait déjà à une dégradation environnementale inquiétante du lac Saint-Charles en raison de la croissance de l’occupation urbaine dans le bassin versant. Les biologistes disaient que « tout délai » dans l’application des recommandations du rapport pouvait avoir plusieurs conséquences néfastes, dont la prolifération de cyanobactéries. Une stratégie de protection des bassins versants a alors été annoncée. Après des échanges d’invectives que suscite le style du maire, une entente à la Communauté urbaine a été conclue.
Ces mesures ont-elles été réellement appliquées ? Chose certaine, cinq ans plus tard, Québec a un bel amphithéâtre tout neuf ; mais aussi une autre étude (pour l’instant secrète) qui conclut que la santé du lac Saint-Charles et des rivières se détériore sans cesse. M. Labeaume a promis d’agir rapidement à l’automne 2014. Puis à l’hiver 2015, pour reporter son plan à l’automne. S’en souviendra-t-on s’il le reporte de nouveau ? Après tout, l’affaire de l’automne, c’est la grande ouverture du Centre Vidéotron…
Merci M. Gilbert pour l’article, voici le lien web :
http://www.ledevoir.com/non-classe/445418/l-eau-a-quebec-le-maire-cigale